Bunia : soupçons de détournement de fonds derrière la fin du contrat de Ville Propre Service

La mairie de Bunia a pris la décision controversée de mettre un terme au contrat de l’organisation Ville Propre Service, responsable de l’assainissement des artères de la ville. Cette annonce a été faite par le maire lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le mardi 31 décembre 2024.

Le commissaire supérieur principal, Bosco Mbui Kola, a justifié cette décision par ce qu’il appelle une « mauvaise gestion » de la part du coordonnateur de l’organisation, un certain Monsieur Maki. Il a révélé que les matériels fournis à l’organisation n’avaient pas été utilisés correctement.

« Il y a un petit changement que nous avons procédé en raison de la mauvaise gestion du coordonnateur, Monsieur Maki, qui était notre partenaire. Nous avons constaté que les matériels mis à sa disposition n’ont pas été bien utilisés. Nous lui avons fourni plus de 40 brouettes, et après vérification, il n’en restait que 12. C’est pourquoi nous avons pris la décision de le destituer. Nous l’avons destitué parce qu’il n’a pas bien travaillé, et la ville commence déjà à redevenir impropre, » a déclaré le maire.

Le maire a également ajouté que la mairie allait désormais prendre en charge les travaux d’assainissement. « Vous savez que toutes les routes de la ville sont à 80% asphaltées. Alors maintenant, nous devons aussi changer notre façon de travailler. Le gouverneur m’a demandé d’accroître l’effectif. Nous étions à 60, maintenant il nous faut être à 100 ou 150 personnes. »

En réponse à ces accusations, Dieudonné Maki, le coordonnateur de Ville Propre Service, a vigoureusement contesté les allégations portées contre lui. Il a appelé à l’intervention du gouverneur militaire pour faire entendre sa version des faits. « L’autorité nous dit que le gouverneur l’a reproché, le gouverneur lui a dit que certaines artères de la ville de Bunia sont sales. C’est ce qu’il a dit. Nous, on a dit à l’autorité que c’est un problème d’effectif, comme vous le savez. »

Maki a souligné que l’organisation ne comptait que 60 balayeurs sur le terrain et a accusé la mairie d’avoir récupéré ses agents pour les corrompre avec des promesses de meilleures rémunérations. « Après ce débat, le maire de la ville a récupéré nos agents, il les a amenés à la mairie, là il les a corrompus en leur promettant de bonnes sommes d’argent. »

Le coordonnateur a également exprimé ses préoccupations concernant les conditions financières de son organisation. « Nous sommes payés par mois. Normalement, l’argent que le gouverneur débloque par mois que nous touchons, c’est à peu près 6 millions 750 mille francs. »

Cependant, une source indique que l’autorité urbaine a pris cette décision pour détourner le financement qui devrait appuyer et aider à améliorer la qualité des prestations de Ville Propre Service. Maki dit craindre pour sa sécurité suite à ses revendications, car le maire lui a promis de le traduire en justice au lieu de ramener l’organisation.

Rédaction

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