La communauté Hema, représentée par l’association culturelle ENTE asbl, a pris une position ferme concernant les pourparlers de paix convoqués par l’UNADI pour les 3 et 4 mars 2025. Réunis en Assemblée Générale Extraordinaire le 1er mars, les membres ont analysé l’opportunité de cette rencontre et ont décidé de ne pas y participer dans son format actuel.
Dès le début de l’activité, les participants ont reconnu l’importance de ces pourparlers pour la paix tant souhaitée par la nation congolaise. Ils ont souligné que les violences armées qui frappent l’Ituri depuis 2017 ne sont pas issues de conflits intercommunautaires, mais résultent de facteurs complexes nécessitant une approche réfléchie et inclusive. Le peuple Hema a réaffirmé sa volonté de contribuer à toute initiative visant à restaurer la cohabitation pacifique avec tous les Congolais.
Cependant, la communauté Hema a clairement énoncé plusieurs conditions préalables à sa participation :
- Neutralisation des groupes armés : Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) doivent prendre des mesures concrètes pour désarmer tous les groupes armés et rétablir l’autorité de l’État.
- Cessation des violences : Il est impératif que les massacres et les tueries ciblant la population innocente cessent immédiatement.
- Concertation pour la désignation des facilitateurs : Les représentants des 21 communautés ituriennes doivent se concerter pour choisir ensemble les facilitateurs du dialogue intercommunautaire.
- Elaboration des Termes de Référence (TDR) : Des experts désignés par chaque communauté doivent préparer des TDR clairs pour encadrer le dialogue.
- Répartition Équitable des Participants : La participation au dialogue doit être juste et inclusive, garantissant une représentation équitable de toutes les communautés.
- Evaluation des Recommandations Antérieures : Une analyse des recommandations formulées lors des précédentes assises de paix par l’UNADI est cruciale pour tirer des leçons constructives.
Face à ces exigences non satisfaites, le peuple Hema a jugé inopportun de participer aux pourparlers dans leur format actuel. Toute personne issue de la communauté Hema qui choisirait de participer à ces assises ne représenterait pas la voix du peuple Hema. En conséquence, la délégation de l’association culturelle ENTE a quitté la salle dès le premier jour du dialogue, affirmant ainsi son engagement envers une paix véritablement inclusive et durable.
Jonathan Byaruhanga
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