Les rebelles ADF ont mené une nouvelle attaque dans la nuit du mardi à ce mercredi 9 avril 2025, ciblant le village de Baungatsu Luna, précisément à Minibo, dans le groupement Bambuba Kisiki, secteur de Beni Mbau. Lors de cette incursion, trois kiosques ont été pillés et plusieurs animaux emportés.
L’information a été confirmée par Undelema Bin Boroso II, chef du village, qui a salué l’intervention des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Bien que tardive, cette intervention a permis de limiter les dégâts.
Selon Tantine, une rescapée de l’attaque, tout aurait commencé par une rumeur au sein du bloc Malawi, avant que la menace ne s’étende au bloc Minibo, devenu le théâtre de la tragédie.
« Ils sont arrivés devant ma porte et ont commencé à forcer brusquement. Ils ont fini par accéder à l’intérieur et ont menacé de me tuer. Dieu merci, mes fillettes étaient accroupies sous le lit. Ils parlaient en kiswahili », témoigne la jeune femme, encore sous le choc.
Cette version des faits est corroborée par Undelema Bin Boroso II, qui impute l’incursion à un manque de réactivité des autorités militaires face aux rumeurs.
« Si nous vivons cet épisode tragique aujourd’hui, c’est en grande partie à cause de la lenteur des forces de sécurité. Pourtant, elles avaient été alertées avant l’attaque. Le mouvement de population de Malawi vers les centres urbains aurait dû servir d’avertissement aux autorités militaires afin qu’elles surveillent de plus près la situation sécuritaire », déplore-t-il.
Face à ce drame, cette autorité coutumière exhorte les responsables militaires à prendre en considération toutes les alertes, afin d’éviter que de tels événements ne se reproduisent. Il encourage également la population à collaborer étroitement avec les FARDC en fournissant des informations à temps sur les mouvements des rebelles ADF, afin de faciliter les opérations de sécurisation du territoire.
« Nous n’avons pas d’autre armée que les FARDC. Il est donc impératif de renforcer le mariage civilo-militaire afin de couper la route à l’ennemi qui cherche à nous diviser », insiste-t-il.
A noter que cette attaque s’est produite à proximité d’un camp des FARDC et d’une base de la MONUSCO. Depuis ce mercredi matin, un mouvement massif de déplacement de la population vers Eringeti Centre, jugé plus sécurisé, est observé. Une situation qui plonge les habitants dans une précarité inquiétante, selon les témoignages recueillis sur place.
Davis Erasme
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