À Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, un phénomène social préoccupant suscite l’inquiétude croissante des habitants et des observateurs. Dans plusieurs quartiers de la ville, des jeunes garçons sont utilisés par des hommes mariés, souvent plus âgés, pour rechercher des jeunes filles avec lesquelles ces derniers souhaitent entretenir des relations sexuelles.
Plutôt que de s’engager dans des activités professionnelles dignes, ces garçons se retrouvent impliqués dans un réseau informel où ils reçoivent de l’argent en échange de leurs services. Ce système, bien que discret, tend à se normaliser, alimentant un cercle vicieux difficile à briser.
Des témoignages recueillis auprès de jeunes concernés révèlent une réalité troublante : la précarité économique les pousse à accepter ces tâches, malgré les implications morales et sociales. Ce recours à des intermédiaires juvéniles soulève de sérieuses questions éthiques, mettant en lumière une crise des valeurs familiales et une dégradation du tissu social.
Dans une province déjà confrontée à l’insécurité et à d’autres défis majeurs, ce phénomène accentue les vulnérabilités. Les conséquences sont multiples : exploitation des jeunes, propagation des infections sexuellement transmissibles, tensions sociales et détérioration des relations interpersonnelles.
Face à cette situation, les autorités locales, les organisations de la société civile et les leaders communautaires sont appelés à agir avec fermeté. Il est essentiel de dénoncer ouvertement ces pratiques et de mettre en place des mécanismes de prévention et de sensibilisation. Le développement et la paix en Ituri dépendent aussi de la capacité collective à protéger les jeunes générations contre ces dérives destructrices.
Jonathan Byaruhanga
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