Les marchés de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, connaissent une flambée spectaculaire du prix des haricots, une denrée de base pour les habitants. Le prix du bassin de haricots, qui se négociait encore récemment à 20 000 francs congolais (FC), atteint désormais 35 000 FC, soit une augmentation de 75 % en quelques semaines.
Cette situation met à mal les ménages locaux, déjà fragilisés par les multiples défis économiques et sécuritaires qui touchent la région.
Les causes de la crise
Trois facteurs majeurs sont identifiés comme responsables de cette hausse des prix :
- L’insécurité persistante en Ituri : Les violences armées dans plusieurs zones rurales de la province perturbent gravement l’agriculture. Les agriculteurs hésitent à cultiver leurs champs ou abandonnent leurs terres, ce qui entraîne une forte baisse de la production locale.
- Une faible production agricole : En plus de l’insécurité, les aléas climatiques et le manque de moyens pour les agriculteurs locaux limitent les rendements.
- La dépendance aux importations: Une grande partie des haricots consommés à Bunia provient de l’Ouganda. Les fluctuations du marché ougandais, combinées aux coûts de transport élevés et aux taxes frontalières, amplifient l’augmentation des prix sur le marché local. Les répercussions sur les ménages
Pour de nombreux ménages, cette flambée des prix est synonyme de sacrifices importants. Le haricot étant une source essentielle de protéines dans l’alimentation locale, certains habitants se tournent vers des alternatives moins coûteuses mais souvent moins nutritives, accentuant les risques de malnutrition dans une région déjà vulnérable.
Un commerçant du marché central de Bunia confie :
« Les clients se plaignent. Certains achètent de plus petites quantités qu’avant ou n’achètent plus du tout. Nous aussi, nous sommes touchés parce que le haricot devient difficile à obtenir, même pour nous, les vendeurs. »
Des solutions en vue ?
Pour atténuer cette crise, les experts appellent à des actions urgentes :
- Le renforcement de la sécurité dans les zones rurales pour permettre aux agriculteurs de reprendre leurs activités.
- Le soutien aux producteurs locaux par des subventions, des semences améliorées et des équipements agricoles.
- Une meilleure gestion des importations afin de limiter les taxes et d’assurer une disponibilité régulière des haricots sur le marché.
Cependant, sans une volonté politique forte et une coopération internationale, cette crise risque de perdurer et d’aggraver la précarité alimentaire des habitants de l’Ituri.
La flambée des prix des haricots à Bunia illustre les défis économiques et sociaux auxquels fait face l’Ituri. Cette crise souligne l’urgence d’investir dans la production locale et de renforcer les mécanismes de résilience face à l’insécurité et aux aléas économiques. Les habitants attendent des solutions concrètes pour éviter que la situation ne devienne encore plus critique.
Héritier Ramazani
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