L’écrivain, philosophe et linguiste congolais Valentin-Yves Mudimbe Vumbi-Yoka s’est éteint aux États-Unis, où il résidait depuis plusieurs années. L’annonce de son décès a été confirmée ce samedi dernier par des sources proches de sa famille, plongeant le monde académique et littéraire dans une profonde tristesse.
Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), dans l’ex-Katanga, Mudimbe s’est imposé comme l’un des penseurs africains majeurs du XXe siècle. À travers ses travaux, il a contribué à une réflexion critique sur l’Afrique, la colonisation et les dynamiques du savoir entre le Nord et le Sud, marquant durablement les sciences humaines.
Professeur dans plusieurs prestigieuses universités américaines, dont Stanford et Duke, il a enrichi les débats académiques sur les études africaines. Son ouvrage L’invention de l’Afrique (1988) est considéré comme une référence incontournable dans les études postcoloniales. Il y explore la construction occidentale du savoir sur l’Afrique et ses implications dans les représentations intellectuelles du continent.
Mudimbe n’était pas seulement un philosophe et penseur critique, mais également un romancier. Il a signé plusieurs ouvrages remarqués, dont Entre les eaux (1973) et Le bel imaginaire (1981), qui interrogent avec finesse les contradictions de l’identité africaine contemporaine. Son écriture, à la fois dense et poétique, a su capter les défis de la modernité et de la tradition en Afrique.
La disparition de Mudimbe laisse un vide immense dans les milieux littéraires et académiques. Son héritage intellectuel continue d’inspirer chercheurs, écrivains et penseurs. Plusieurs hommages lui sont rendus, saluant son apport exceptionnel à la compréhension des dynamiques culturelles et historiques de l’Afrique.
Rédaction
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