Quarante-trois civils ont été sauvagement tués dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025 à Komanda, chef-lieu de la chefferie de Basili. Vingt-quatre des victimes ont été inhumées le lundi 28 juillet sous la responsabilité de l’Église catholique.
Les voix s’élèvent pour condamner ce énième carnage, dans une province placée sous état de siège depuis maintenant quatre ans. Parmi les réactions figure celle d’Emmanuel Bahati Kukwabo, notable de la zone et ancien ministre des Mines dans le gouvernement Bamanisa. Il qualifie cet événement d’« acte terroriste perpétré par les ADF », dénonçant une tendance à blâmer les autorités de l’État sans tenir compte du contexte.
« Nous condamnons avec la dernière énergie cet acte terroriste posé par les ADF, contrairement aux gens qui ont tendance à condamner l’État. Certains disent qu’il n’y a plus d’intervention… Moi, je pense qu’il faut savoir situer le contexte. Ici, nous sommes en présence de terrorisme, et le terrorisme, même dans les pays développés, ça se passe », a déclaré M. Bahati Kukwabo.
Cette réaction intervient après les propos du commandant du secteur opérationnel en Ituri, le général Bruno Mandevu, qui avait affirmé : « C’est inadmissible que l’ennemi ADF parvienne à tuer au centre de Komanda sans la complicité de la population locale. »
Emmanuel Bahati Kukwabo a tenu à recadrer cette déclaration : « Je crois que ce n’est pas le moment de pointer les uns ou les autres. C’est un acte terroriste, et qui dit acte terroriste signifie qu’il échappe au contrôle par son mode opératoire. Car la première entité à interpeller, c’est le service de sécurité. Ce ne devrait pas être de pauvres citoyens qui n’ont pas les moyens de faire ce genre de travail », a-t-il conclu.
Il est à noter que la majorité des victimes appartenaient à l’Église catholique et ont été tuées dans leur lieu de culte au cours de la même nuit.
Justin Ndassi
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