Dans le territoire de Djugu, la chefferie de Bahema Baguru fait face à une réalité préoccupante. Une atmosphère de tension s’est installée au sein du parlement des jeunes, entravant leur capacité à exprimer librement leurs préoccupations. La peur des représailles, tant militaires que provenant de groupes hostiles à la paix, pèse lourdement sur les épaules des bouches autorisées, les empêchant de dénoncer les maux qui minent leur communauté.
Dans un entretien exclusif accordé à la rédaction centrale de iturionline.net, Augustin Dramani, président du parlement des jeunes de Bahema Baguru, a partagé les défis majeurs auxquels ils sont confrontés.
« La collaboration entre le parlement des jeunes et les militaires, je dirais qu’il y en a, mais d’une bonne manière parce qu’actuellement, quand vous voulez dire la vérité, vous savez la situation de notre province, on s’attaque à vous. C’est pourquoi nous sommes étouffés dans notre mission. Si vous voulez faire ça, soit vous faites mal aux groupes armés, soit vous faites mal aux forces armées et pourtant c’est la logique des choses que vous voulez dire, » a-t-il déclaré.
La situation d’insécurité a des répercussions alarmantes sur la vie quotidienne des habitants. Dramani a alerté sur l’absence de la population dans plusieurs groupements de la chefferie, conséquence directe de cette insécurité ambiante.
« Actuellement, dans plusieurs groupements de cette chefferie, il n’y a pas de vie. La population est concentrée dans quatre centres seulement, pourtant cette chefferie compte plus de dix-sept groupements, » a-t-il ajouté.
Face à ce climat d’incertitude, le parlement des jeunes se retrouve dans une position délicate. Comment défendre les intérêts de leur communauté tout en étant exposés à des menaces potentielles ?
La situation actuelle nécessite une attention immédiate afin d’éviter une détérioration encore plus grave des conditions de vie dans cette région déjà fragilisée par les conflits.
Jonathan Byaruhanga
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