Depuis l’instauration de l’état de siège en Ituri, la population assiste avec inquiétude à une succession de dialogues infructueux entre les autorités militaires et les groupes armés locaux. Face à cette situation, Fabien Mawano, acteur socio-politique de la province, tire la sonnette d’alarme, dénonçant l’absence d’une politique claire pour restaurer l’autorité de l’État.
Malgré les nombreuses tentatives de négociation initiées par la MONUSCO et les autorités congolaises, au moins sept séries de discussions se sont soldées sans résultats concrets. Pour Fabien Mawano, cette stagnation interroge profondément la stratégie du gouverneur militaire, le général Johnny Luboya Nkashama, qui persiste dans une approche de dialogue avec des milices ne respectant aucun engagement.
« Cette inertie fragilise la crédibilité des institutions et plonge les populations dans une insécurité persistante », alerte-t-il.
Face à cette impasse, deux options s’imposent selon lui : lever l’état de siège au profit d’un retour aux autorités civiles, ou engager des opérations militaires décisives. « En tant que militaire, le gouverneur Luboya Nkashama doit agir avec fermeté pour ramener la paix », martèle-t-il.
L’acteur socio-politique fustige par ailleurs ce qu’il perçoit comme une complaisance dangereuse de l’État à l’égard des groupes armés, qu’il qualifie sans détour de « criminels ». « Combien de fois va-t-on encore dorloter ces miliciens qui massacrent des civils sans raison ? », s’insurge-t-il, appelant à un sursaut patriotique.
Selon lui, l’inaction prolongée du gouvernement pourrait pousser la population à assurer elle-même sa sécurité, avec des conséquences potentiellement graves. Il exhorte les autorités congolaises à clarifier rapidement leur politique en Ituri et à rompre avec l’immobilisme actuel. « La population meurtrie attend des actes concrets et une volonté politique réelle pour sortir de ce cycle de violence », conclut-il.
Rédaction
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