La récente campagne de consultation gratuite pour les personnes souffrant de troubles de santé mentale, organisée par le Centre Neuro-Psycho-Pathologique (CNPP) en Ituri, est au cœur d’une vive polémique. Plusieurs bénéficiaires dénoncent un travail bâclé, une mauvaise organisation et une durée insuffisante pour répondre aux besoins de la population de Bunia.
Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction ce mardi 25 février, Freddy Adubango a exprimé son mécontentement, estimant que dix jours étaient trop courts pour une campagne d’une telle importance.
Accusations de frais illégaux et de mauvaise gestion
En plus du manque de rigueur dans la prise en charge des patients, certains participants affirment que des frais leur ont été exigés pour accéder aux soins, mettant en doute la gratuité annoncée du programme.
« Nous avons constaté un manque d’organisation flagrant. Ils n’ont pas fait le nécessaire et il semblerait même qu’il y ait des cas de détournement. Personnellement, on m’a exigé une quarantaine de dollars américains », déplore Freddy Adubango, qui avait tenté de se faire dépister.
Par ailleurs, il remet en cause les statistiques avancées par le CNPP, selon lesquelles 20 % de la population de l’Ituri souffrirait de troubles mentaux.
« Nous contestons cette statistique. Ces 20 % ne reflètent pas la réalité », poursuit-il.
Le CNPP réfute les allégations
Face à ces accusations, le médecin directeur du CNPP/Ituri rejette en bloc ces affirmations et invite les personnes ayant des préoccupations à se rendre dans leurs bureaux pour obtenir des explications et des précisions sur le fonctionnement du programme.
Cette controverse relance le débat sur la qualité et l’accessibilité des soins en santé mentale en Ituri, un secteur encore largement sous-financé et confronté à de nombreux défis.
Héritier Ramazani
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