Lundi, 21 juillet 2025, une nouvelle page sombre s’est écrite dans le territoire de Djugu, province de l’Ituri, sous état de siège depuis quatre ans. Les miliciens de la CODECO ont franchi une ligne rouge jamais atteinte depuis décembre 2017, en pénétrant officiellement dans le groupement de Lopa, chefferie des Bahema Baguru. Leur objectif : affronter leurs rivaux du mouvement rebelle CRP de Thomas Lubanga, en guerre ouverte contre l’État congolais.
Cette incursion a provoqué un déplacement massif de la population vers les zones sécurisées par les FARDC. Des pillages ont été signalés, et les miliciens sont allés jusqu’à profaner l’église catholique de Lopa. Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent les corps du Christ (komunyo) jetés à terre, les vêtements liturgiques (kanzu) éparpillés, l’autel brisé, et un membre du mouvement charismatique tué.
Face à ces actes, la question du sacrilège se pose avec gravité. Dans la tradition chrétienne, profaner un lieu saint et les objets consacrés constitue un péché grave, susceptible d’attirer une malédiction divine. Les conséquences spirituelles peuvent inclure l’excommunication, la condamnation morale, et dans certaines croyances locales, des représailles surnaturelles.
Après Lopa et Nizi, la localité d’Iga Barrière a également été attaquée, avec des morts et des disparus signalés. Cette escalade de violence entre la CODECO et ses rivaux, notamment la milice Zaïre et le CRP, menace de plonger davantage l’Ituri dans le chaos.
La communauté nationale et internationale est interpellée : jusqu’où ira cette spirale de profanation et de représailles ? Et quelles réponses l’État congolais apportera-t-il face à cette atteinte à la foi et à la dignité humaine ?
Justin Ndassi
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