Ituri: non aboutissement des enquêtes judiciaires, une inquiétude pour les étudiants du domaine de la science juridique

La situation sécuritaire et judiciaires n’a pas encore dit son dernier mot dans la province de l’Ituri, au nord-est de la République Démocratique du Congo. De fois, on assiste à une série d’enquêtes lancée contre les ennemis mais qui n’aboutisse pas.

Abordés par la rédaction centrale de irurionline.net, certains étudiants du domaine de la science juridique à l’université de Bunia expriment leur crainte face à cette situation qui selon eux, pourrait créer une perte de confiance entre la population et la justice de la province.

Dans leurs interventions, ils sollicitent des renforcements des moyens par les autorités nationales afin que nos services en province travaillent sur les enquêtes sans problème et trouvent solution aux desiderata des victimes.

«… vraiment c’est très rare de voir une enquête lancée, puisse aboutir à une solution ici chez nous, de fois on voit certaines personnes présentées au gouvernorat mais ce qui est sûr, si une enquête est lancée, on ne voit jamais à quoi a-elle abouti » peut-on retenir de leurs interventions.

A eux de poursuivre :

« …Que le gouvernement dote des moyens nécessaires à la province afin que les enquêtes soient menées dans des bonnes conditions » .

Prenant parole pour réagir sur ce sujet, Maître Lolo Bithum, Avocat au Barreau de l’Ituri et chef de travaux à l’Université de Bunia nous présente ces Hypothèses car d’après ses explications, il n’y a pas encore une étude sérieuse qui confirme ses allégations.

« I) Précisons que lorsqu’une enquête est déclarée ouverte sur un fait, suite à une infraction dont les auteurs sont inconnus, etc…son résultat doit OBLIGATOIREMENT être rendu public car le citoyen a le droit de savoir comment telle ou telle autre situation s’est clôturée. Et les médias doivent faire le monitoring, le suivi pour connaître les résultats des enquêtes déclarées ouvertes par les autorités aussi bien administratives que judiciaires;

II) En faite, les mêmes raisons qui justifieraient cet état de choses peuvent être généralisées en RDC et singulièrement appliquées en Ituri.
Les raisons pour lesquelles les enquêtes ne se clôtureraient pas, et ce ne sont que des hypothèses peuvent être:

  1. Soit quand les autorités ouvrent réellement l’enquête après la commission d’une infraction, elles n’y mettraient pas assez de ressources humaines, matérielles et financieres car une bonne enquête administrative ou judiciaire exige assez de moyens aussi bien humains, materiels que financiers pour sa réalisation et la publication de ses résultats;
  2. Soit les autorités qui déclarent ouvrir l’enquête ne le feraient pas, n’ouvriraient pas réellement ladite enquête. Ce serait juste un « fait d’annonce » pour calmer l’opinion après le déroulement d’un fait infractionnel qui a suscité une réaction de l’opinion publique. Et quand cette « émotion publique » va passer, les choses vont se calmer, tout va rentrer dans l’ordre et l’opinion va oublier;
  3. Soit que la victime ne ferait plus un suivi de la suite de l’enquête déclarée ouverte. Et donc, l’autorité jugerait qu’elle n’y a plus intérêt. Et donc, inutile de dépenser le peu des moyens disponibles pour une telle affaire.

Cela ne veut pas dire que toutes les enquêtes n’aboutissent pas; loin de là. Il y a des enquêtes qui aboutissent et pour lesquelles les sanctions aussi bien administratives que judiciaires sont prononcées et appliquées ».

Notons que cette situation inquiète déjà la paisible population de la ville de Bunia voir de la province tout entière. Il nous reste à voir où allons-nous en finir.

Jonathan Byaruhanga

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