Le 17 décembre 2024 marque un triste anniversaire : cela fait exactement sept ans que la milice de la Coopérative pour le Développement du Congo (Codeco) a déclenché une vague de violence inouïe dans la province de l’Ituri.
Les exactions de ce groupe armé, qui ont commencé par des attaques sporadiques sur le marché d’UUzi, dans le territoire de Djugu, se sont rapidement étendues, transformant la vie quotidienne des habitants en un véritable cauchemar.
Au début, les membres de Codeco étaient désignés comme des « assaillants non autrement identifiés », mais leur identité et leurs motivations sont rapidement devenues claires. En l’espace de quelques mois, ils ont intensifié leurs attaques, ciblant non seulement des civils innocents, mais aussi des infrastructures vitales, semant la terreur et la désolation dans plusieurs régions de Djugu et Mahagi.
Aujourd’hui, les chiffres sont alarmants : des milliers de personnes ont perdu la vie sous les coups de cette milice. Malgré l’instauration de l’état de siège par le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo en Ituri, la situation semble désespérément inchangée. Les opérations militaires, censées restaurer la sécurité et protéger la population, n’ont pas réussi à endiguer la violence. Au contraire, les attaques continuent, et la milice Codeco continue d’ôter la vie à des citoyens paisibles qui aspirent simplement à vivre en sécurité.
La population locale se sent abandonnée, livrée à elle-même face à cette menace persistante. Des témoignages poignants affluent des villages touchés par la violence, où les habitants évoquent leur peur constante et leur sentiment d’impuissance. Beaucoup ont été contraints de fuir leurs foyers pour échapper aux violences, vivant désormais dans des conditions précaires dans des camps de déplacés.
L’accès à l’aide humanitaire est limité, et les besoins fondamentaux tels que la nourriture, l’eau potable et les soins médicaux demeurent insatisfaits. La communauté internationale est interpellée sur l’urgence d’une réponse coordonnée pour mettre fin à cette spirale de violence et protéger les droits des civils.
Alors que l’Ituri commémore sept années de souffrance, il est impératif que les autorités congolaises et la communauté internationale prennent des mesures concrètes pour restaurer la paix et la sécurité dans cette région meurtrie. Les voix des victimes doivent être entendues, et des actions doivent être entreprises contre les groupes armés comme Codeco.
La population iturienne mérite un avenir paisible, loin des horreurs qui ont marqué ces sept dernières années. Il est temps d’agir pour qu’un tel anniversaire ne soit plus qu’un souvenir douloureux, mais le point de départ d’une nouvelle ère de paix et de réconciliation en Ituri.
Jonathan Byaruhanga
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