Un déplacement massif de la population est en cours à Komanda, chef-lieu de la chefferie des Basili dans le territoire d’Irumu (Ituri), suite à une incursion sanglante des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF/MTM) survenue dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 juillet 2025.
Cette localité cosmopolite, habitée par diverses communautés, se vide peu à peu de ses résidents, laissant place à une atmosphère pesante. Alors que la région retrouvait un semblant de stabilité, l’attaque a brutalement interrompu cet espoir d’un retour à une paix durable.
Sur la RN4, femmes et enfants fuient en grand nombre, transportant des biens précieux en direction de zones jugées plus sûres. Selon plusieurs témoins, « la peur » est à l’origine de ce mouvement de masse, alimentée par la crainte d’une nouvelle offensive des rebelles et le risque de perdre la vie.
Malgré ce climat de panique, la population lance un appel pressant au gouvernement congolais et aux autorités sécuritaires pour le déploiement urgent de patrouilles et l’ouverture d’enquêtes, afin de traquer les auteurs de ces atrocités et rétablir un calme durable.
La communauté locale, encore sous le choc, déplore l’absence d’intervention des forces de l’ordre lors de cette incursion survenue pendant la nuit, alors que de nombreux habitants dormaient. « La population était sous sommeil, mais malheureusement sans une intervention des forces de l’ordre pour repousser ces hors-la-loi ».
Les conséquences humanitaires s’annoncent lourdes : une famine à grande échelle pourrait s’installer dans les jours à venir. L’activité économique est paralysée, et les agriculteurs n’ont plus accès à leurs champs en raison de l’insécurité persistante.
Rappelons que cette attaque, survenue dans la nuit du 27 au 28 juillet, a coûté la vie à une quarantaine de civils et plusieurs habitations ont été incendiées.
Un hommage a été rendu aux victimes le lundi 28 juillet, lors d’une messe organisée dans la concession de la paroisse Bienheureuse Anuarite de Komanda. Vingt-trois corps ont été inhumés en présence de plusieurs autorités locales d’Irumu et d’Ituri.
Claude Rusoke Kisembo
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