L’année scolaire 2024–2025 a été marquée par une série de défis majeurs dans les écoles conventionnées catholiques de la sous-division Mambasa 2 et Irumu 1, situées dans la province de l’Ituri. Insécurité persistante, abandon volontaire des postes et grèves récurrentes ont sérieusement perturbé le fonctionnement normal de ces établissements.
Cette situation inquiétante a été décrite par l’abbé Marie Eugène Kasereka Katselewa, conseiller résident à la conseillère des Écoles Conventionnées Catholiques (ECCATH) basée à Biakato. Lors d’un entretien accordé à notre reporter ce vendredi 11 juillet 2025, il a alerté sur une rentrée scolaire 2025–2026 qu’il qualifie d’« hypothétique » en l’absence de mesures concrètes de la part des autorités.
Selon l’abbé Kasereka, plusieurs salles de classe restent volontairement abandonnées par des enseignants non rémunérés, faute de mise à jour par la Direction Nationale de Contrôle de la Paie des Enseignants (DINACOPE). Faute de remplaçants, « il est difficile de trouver un enseignant qui accepte de travailler sans être payé ».
Toujours selon lui, les écoles relevant de sa juridiction, dans le diocèse de Beni–Butembo, ont été particulièrement touchées cette année par « l’insécurité grandissante, la désertion volontaire des enseignants et un mouvement de grève généralisé ».
L’abbé exhorte le gouvernement à honorer ses engagements envers les enseignants afin de permettre une rentrée effective. Il précise :
« Les enseignants déserteurs ont été remplacés progressivement, mais voilà deux mois que nous rencontrons une difficulté : le gouvernement a interdit tout mouvement d’enseignants, donc aucun remplacement ni mise à jour n’est possible. C’est pourquoi il y a une crainte pour l’année scolaire prochaine 2025–2026. Nous risquons de fermer certaines salles de classe précédemment occupées par ces enseignants déserteurs. Le gouvernement congolais est donc appelé à répondre favorablement aux attentes des enseignants pour faciliter le bon fonctionnement de l’éducation dans notre pays. »
À noter que certaines écoles de la sous-division Mambasa 2 sont encore en période d’examens, alors que l’année scolaire devait normalement prendre fin le 2 juillet, comme c’est généralement le cas en République Démocratique du Congo. Ce décalage s’explique par le mouvement de grève qui a paralysé de nombreuses activités éducatives.
Davi’s Erasme
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