Depuis le mardi 20 mai 2025, le procureur général près la Cour de cassation a saisi l’Assemblée nationale afin d’obtenir l’autorisation d’engager des poursuites contre Constant Mutamba, ministre d’État et ministre de la Justice. Il est accusé d’un détournement présumé de 39 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani, dans la province de la Tshopo.
Selon l’accusation, 19 millions de dollars issus du Fonds de réparation des indemnisations des victimes des activités illicites de l’Ouganda (FRIVAO) auraient été transférés sur le compte d’une entreprise privée, Zion Construction SARL, créée en mars 2024. La firme, bénéficiaire du marché public, aurait obtenu ce contrat dans des conditions jugées opaques.
Face à ces accusations, l’Assemblée nationale a décidé de constituer une commission spéciale chargée d’auditionner le ministre Mutamba avant de statuer sur l’ouverture d’une information judiciaire. Le procureur général devra également justifier sa demande de levée des immunités parlementaires du ministre.
De son côté, Constant Mutamba affirme que les fonds sont déposés sur un compte séquestre, inaccessible à l’entrepreneur, et que le dossier est toujours en examen à la primature. Il insiste sur le caractère prioritaire du projet, censé désengorger les prisons du pays.
L’affaire a suscité un vif débat au sein de l’opinion publique et des médias, ravivant les interrogations sur la gestion des fonds publics en RDC. Plusieurs députés, dont Fontaine Mangala et Willy Mishiki, ont interpellé non seulement le ministre de la Justice, mais aussi ceux du Budget et des Finances. Ils dénoncent des irrégularités dans la passation des marchés et évoquent un possible détournement de fonds.
Le ministre des Finances, quant à lui, a publié un communiqué affirmant qu’aucun paiement n’a encore été effectué pour la construction de la prison.
Rédaction
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