RDC : débat houleux sur la peine de mort, entre droit et humanité

Les questions relatives à la peine de mort suscitent un débat houleux en République Démocratique du Congo. Selon Isaac Kitwa, coordonnateur provincial de l’Inspection Nationale des Droits de l’Homme dans la province de l’Ituri, l’article 16 de la Constitution du 18 février 2006, promulguée par le président de la République, affirme clairement le principe de la sacralité de la vie humaine. Cela signifie que la vie humaine est sacrée, et par conséquent, l’application de la peine de mort constituerait une violation explicite de cet article.

En outre, la République Démocratique du Congo a ratifié plusieurs traités et accords internationaux qui prônent le respect des droits de l’homme. Au nom du principe de pacta sunt servanda, qui impose aux États signataires de respecter l’esprit et la lettre des dispositions de ces traités, Kitwa s’interroge sur les contradictions entre les engagements internationaux du pays et les décisions prises au niveau national.

Il déplore également le fait que, malgré la ratification de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le ministre de la Justice ait décidé d’appliquer un moratoire sur la peine de mort tout en permettant son exécution. Cette décision, selon Kitwa, constitue une violation manifeste de la constitution congolaise.

« Si l’État applique la peine de mort, il sera alors lui-même le criminel, car il est en train de tuer sa propre population », déclare-t-il avec conviction.

Kitwa plaide pour une alternative plus humaine, suggérant l’application de peines à perpétuité ou de servitudes pénales, qui seraient des solutions plus respectueuses des droits fondamentaux des individus.

Ainsi, le débat sur la peine de mort en RDC reste ouvert et complexe, entre respect des engagements internationaux et protection des droits humains fondamentaux. Les voix comme celles d’Isaac Kitwa soulignent l’importance d’une réflexion approfondie sur cette question cruciale pour l’avenir du pays et le bien-être de sa population.

Jonathan Byaruhanga

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