RDC : l’aide humanitaire chute à 15 % en 2025, une crise sans précédent

La République Démocratique du Congo traverse une phase critique marquée par une forte diminution de l’aide humanitaire internationale. Lors d’une conférence de presse tenue à Bunia ce vendredi 12 septembre 2025, Bruno Lemarquis, coordonnateur des opérations humanitaires en RDC, a alerté sur une situation préoccupante.

« À l’heure actuelle, le plan de réponse humanitaire pour 2025 n’est financé qu’à 15 %, alors que l’année dernière, à la même époque, nous étions à 50 % », a-t-il déclaré.

Selon M. Lemarquis, cette baisse résulte des décisions prises par plusieurs pays donateurs qui ont réduit leurs budgets alloués aux ONG opérant en RDC. Les financements destinés aux opérations humanitaires ont ainsi chuté de manière spectaculaire, compromettant gravement la capacité d’intervention sur le terrain.

La RDC, qui dépend à près de 70 % de l’aide humanitaire pour répondre aux besoins de populations confrontées à des crises persistantes notamment dans la province de l’Ituri est particulièrement vulnérable à cette réduction.

« Il y a actuellement une grande crise mondiale du financement humanitaire. La baisse des ressources allouées est vraiment dramatique. Ce n’est pas uniquement en RDC, cela touche de nombreux pays dans le monde, suite à la décision de certains États de modifier leur mode d’intervention ou de réduire leurs budgets », a expliqué Bruno Lemarquis.

En 2024, les besoins humanitaires en RDC étaient estimés à 2,5 milliards de dollars, dont seulement la moitié avait pu être mobilisée. Sur les 1,2 milliard de dollars recueillis, 920 millions provenaient des États-Unis, faisant de la RDC le pays le plus dépendant de l’aide américaine au monde.

Cette année, avec seulement 15 % des fonds nécessaires garantis, ce sont des centaines de millions de dollars qui manquent à l’appel. Les conséquences sont déjà visibles : réduction des activités sur le terrain, retrait partiel de certaines agences des Nations unies, diminution du personnel, et affaiblissement des capacités des ONG nationales et internationales.

« Dans les sites de déplacés, notamment, les populations se plaignaient déjà que l’aide était insuffisante. Maintenant, elle le sera encore davantage », a conclu Bruno Lemarquis, soulignant une crise humanitaire qui pourrait devenir catastrophique pour les plus vulnérables.

Jonathan Byaruhanga

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