La chambre haute du parlement de la République démocratique du Congo a tranché. Au terme d’un vote très attendu, les sénateurs ont décidé de lever l’immunité parlementaire de Joseph Kabila, ancien président de la République et sénateur à vie. Ce vote ouvre ainsi la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires contre lui.
Sur les 96 sénateurs ayant pris part au scrutin, 88 ont voté en faveur de la levée des immunités, 5 s’y sont opposés et les bulletins restants ont été déclarés nuls. « Par conséquent, le Sénat autorise les poursuites et la levée de l’immunité de Joseph Kabila », a déclaré solennellement le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, en séance plénière.
La commission spéciale, composée de 40 membres et chargée d’examiner le réquisitoire de l’auditeur général des Forces armées de la RDC (FARDC), a présenté son rapport lors de la plénière du jour. Selon ce rapport, les 40 membres ont voté à l’unanimité pour la levée des immunités de M. Kabila et l’autorisation de poursuites judiciaires.
L’initiative fait suite à une requête de l’auditorat militaire général, qui accuse l’ex-chef de l’État de trahison, participation à un mouvement insurrectionnel et complicité avec des groupes armés, notamment le M23. Ces accusations, particulièrement graves, marquent un tournant dans l’histoire récente du pays.
Du côté de l’entourage de Joseph Kabila, la réaction ne s’est pas fait attendre. Ses proches dénoncent une « manœuvre politique » orchestrée par le pouvoir en place, visant à écarter définitivement une figure influente de la scène politique congolaise.
Cette décision du Sénat intervient dans un contexte de fortes tensions entre l’ancien régime et l’administration actuelle. Si certains y voient un pas vers la redevabilité des anciens dirigeants, d’autres redoutent une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Quoi qu’il en soit, Joseph Kabila, qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019, devra désormais répondre aux convocations de la justice congolaise. Un précédent historique qui pourrait redéfinir les équilibres politiques dans le pays.
Saliboko Mangala Pierre
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