Défis et perspectives du P-DDRCS au cœur d’une soutenance à l’UNIBU

Le 19 décembre 2024, lors de sa soutenance à l’Université de Bunia, le député provincial Benjamin Pirwoth Kadilo a abordé un sujet d’actualité brûlante : le Programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion Communautaire et Sociale (PDDRC-S) en Ituri. Ce programme, lancé dans l’espoir de restaurer la paix dans cette région troublée par des conflits armés, fait face à de nombreux défis entravant son efficacité.

Dans son exposé, M. Kadilo a souligné la complexité et la dynamique du désarmement et de la démobilisation en Ituri.

« Dès le lancement du PDDRC-S, la population de la province avait l’espoir de voir la paix revenir. Hélas, il s’observe un blocage de ce programme, » a-t-il déclaré.

Le député a identifié plusieurs obstacles majeurs freinant le succès du PDDRC-S :

  1. Manque de moyens financiers: Le financement insuffisant constitue un frein majeur à la mise en œuvre efficace du programme. Sans ressources adéquates, les initiatives de désarmement et de réinsertion peinent à atteindre leurs objectifs.
  2. Infrastructures inadéquates : L’absence d’infrastructures appropriées pour accueillir les miliciens qui souhaitent déposer les armes complique le processus de démobilisation.
  3. Cohabitation problématique : La complicité entre certains éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les milices armées crée un climat de méfiance et entrave les efforts de désarmement.
  4. Inégalités sociales et stigmatisation* : Les disparités socio-économiques au sein des communautés, ainsi que la stigmatisation des anciens combattants, posent des défis supplémentaires à la réinsertion sociale.

Pour surmonter ces obstacles, M. Kadilo a formulé plusieurs recommandations cruciales :

  • Implication des autorités politico-militaires : Il est impératif que les autorités s’engagent activement dans la restauration de la paix en Ituri, notamment en traquant les groupes armés pour qu’ils rendent les armes, que ce soit de gré ou de force.
  • Rétablissement de l’autorité de l’État : La restauration de l’autorité de l’État sur toute l’étendue de la province est essentielle pour instaurer un climat de sécurité propice au désarmement.
  • Sensibilisation communautaire: Les membres des communautés locales doivent privilégier l’unité, l’amour et la cohabitation pacifique. Il est important d’encourager les jeunes égarés à déposer les armes et à adhérer au programme.

Pour rappel, il y a quelques jours dans la ville de Bunia, le PDDRC-S, à travers son coordonnateur ad intérim, avait présenté le bilan de cette structure depuis sa mise en place en Ituri. Il avait signalé qu’une centaine d’éléments des groupes armés sont déjà démobilisés jusque-là.

Jonathan Byaruhanga

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1 commentaire

ZEBUANDRA MANDUGBA SAMUEL · 22 décembre 2024 à 7:30 am

Cher honorable et collègue POLITOLOGUE,

Votre analyse pertinente des défis du PDDRC-S en Ituri met en lumière les failles institutionnelles et les enjeux cruciaux liés à la pacification de la région. Les obstacles identifiés, tels que le manque de financements, l’absence d’infrastructures, et les inégalités sociales, appellent une réponse multisectorielle et un engagement accru des autorités politico-militaires.

Votre plaidoyer pour le rétablissement de l’autorité de l’État et la sensibilisation communautaire est en parfaite adéquation avec les principes de gouvernance participative et de consolidation de la paix. Ces approches inclusives sont essentielles pour garantir une transition durable vers la stabilité.

Continuez à défendre ces idées avec conviction, car votre engagement contribue à façonner des politiques publiques adaptées aux réalités de l’Ituri.

Avec tout mon soutien,
Samuel Zebuandra

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