Face à la recrudescence inquiétante de l’insécurité et des violences meurtrières dans le territoire de Djugu, le peuple Hema, réuni au sein de l’association culturelle ENTE, exprime une profonde inquiétude. Dans plusieurs localités, notamment Tchomia, Nyamamba, Joo, Virakpa, Lopa Gina et Masumbuko, la population est confrontée à des attaques répétées, des tracasseries militaires et des pillages qui perturbent gravement leur quotidien.
Les récentes tueries à Nizi et dans d’autres villages ont fait de nombreuses victimes civiles innocentes. Par ailleurs, les forces armées de la RDC (FARDC) sont accusées d’imposer des punitions collectives injustes, notamment par l’interdiction des activités économiques à Lopa. Une confusion dangereuse s’installe ainsi, où les habitants sont souvent assimilés à tort aux milices armées, alimentant un climat de méfiance et de stigmatisation.
L’association culturelle ENTE, sous la présidence de Maître Jean Claude Ngadjole Ateenyi, dénonce également des pratiques judiciaires discriminatoires à l’encontre des membres de la communauté Hema. Plusieurs d’entre eux sont accusés sans preuve d’appartenir à des groupes armés et subissent des rançons arbitraires. Une injustice qui accentue les tensions et la souffrance d’un peuple qui aspire à la paix et au développement de la région.
Les membres de l’ENTE pointent également du doigt un double standard dans la réponse aux conflits. Alors que la communauté Hema fait l’objet de sanctions sévères, les exactions de la milice CODECO, dont l’embuscade mortelle du 28 mai à Masumbuko, restent impunies. Cette attaque a coûté la vie à plusieurs civils, notamment un membre de la communauté Hema, sans réaction ferme des autorités, renforçant un profond sentiment d’injustice.
Malgré ce contexte tendu, le peuple Hema réaffirme son attachement à la paix et au progrès économique et social. Engagés dans les secteurs du commerce, de l’élevage, de l’agriculture et de l’éducation, les Hema soutiennent fermement le président Félix Tshisekedi et plaident pour une action plus déterminée des autorités afin de restaurer la sécurité en Ituri.
L’association ENTE formule plusieurs recommandations pour endiguer la violence :
- Renforcer l’intervention de la force mutualisée contre tous les groupes armés
- Encourager les institutions nationales à assumer pleinement leurs responsabilités
- Solliciter un appui accru de la communauté internationale
- Favoriser l’unité des communautés ituriennes pour contrer les divisions
Enfin, l’ENTE appelle le peuple Hema à rester vigilant, à préserver son identité culturelle et à maintenir sa confiance envers ses dirigeants pour bâtir ensemble un avenir pacifique.
Jonathan Byaruhanga
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