Flori Drajiro, journaliste en mission d’itinérance de 21 jours dans le territoire de Djugu (Ituri), a été violemment agressé le 8 avril 2025 à Mabanga. Accompagnant la délégation de l’administrateur Ruphin Mapela, il a été pris pour cible par des miliciens Zaïre, qui ont tenté de lui tirer dessus avant de lui confisquer son matériel de travail.
« Ils m’ont encerclé alors que je prenais des images sur ordre de l’administrateur », témoigne Drajiro, dénonçant un climat d’insécurité grandissant.
Le journaliste accuse Mapela de négligence après les faits. Le 28 avril, un membre de la garde rapprochée de l’administrateur, identifié comme Saint Paul, l’aurait « chassé comme un chien » de sa résidence à Bunia. Drajiro s’indigne d’une mission mal rémunérée, marquée par des intimidations, et exige que Mapela « assume ses responsabilités avant, pendant et après ses missions ».
Durant cette mission, Drajiro a parcouru plusieurs localités instables :
- Nizi-Mabanga (4 jours)
- Mabanga-Dhego-Dala(4 jours)
- Dala-Mongbwalu-Pluto-Lodjo-Galayi (3 jours)
Ces régions, sous contrôle de groupes armés, ont exposé le reporter à des dangers extrêmes, notamment à Mabanga.
Drajiro interpelle ses confrères à ne pas minimiser cette attaque :
« Notre métier est noble mais dangereux. La liberté de la presse est constitutionnelle », rappelle-t-il.
Il exhorte l’UNPC et le gouvernement provincial à intervenir pour récupérer son matériel et garantir la sécurité des professionnels des médias.
Pendant que l’administrateur Mapela vante une « accalmie » dans le territoire, la réalité sur le terrain reste explosive. Des tensions coutumières, comme la récente crise autour du chef de Dhego, viennent renforcer l’instabilité.
A ce jour, aucune réaction officielle n’a été enregistrée. Ce cas met une nouvelle fois en lumière les risques systémiques encourus par les journalistes en Ituri, malgré les appels répétés des autorités à davantage de « professionnalisme ».
Rédaction
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