L’Auditorat militaire de garnison de l’Ituri, dans le Nord-Est de la République Démocratique du Congo, a procédé samedi dernier à l’arrestation de Saidi Munyanya, chef de division provinciale des Mines. L’information a été confirmée ce lundi par plusieurs sources judiciaires.
Selon ces sources, le chef de division provinciale des Mines est accusé d’avoir enfreint les instructions du gouverneur militaire de l’Ituri, le Lieutenant-Général Johnny Luboya N’Kashama, qui avait formellement interdit toute activité minière dans les zones dites « tampon », encore sous la menace des groupes armés.
Ces zones sont considérées comme sensibles en raison des incursions meurtrières récurrentes qui compromettent la sécurité des populations locales.
D’après les premiers éléments de l’enquête, Saidi Munyanya aurait outrepassé cette interdiction en transformant plusieurs de ces sites en zones d’exploitation privée, opérées au profit de sa propre entreprise, la Société COMINDEKE (SOCOMINDEKE), dont il serait le Président du Conseil d’Administration. Il lui est également reproché d’avoir recruté de la main-d’œuvre locale pour ces activités et d’en avoir tiré un bénéfice personnel.
Les sites concernés seraient situés à Bambunya, Babokola et Kunda dans la chefferie des Baboa-Bokoe (territoire d’Irumu), ainsi qu’à Iga-Barrière, Mabanga, Lopa et Nizi, entre les chefferies de Bahema-Baguru et Mambisa (territoire de Djugu).
Pour rappel, le gouverneur militaire et commandant des opérations en Ituri, avait suspendu toute exploitation minière dans ces zones afin de permettre aux Forces Armées de la RDC de mener des opérations de pacification et de restaurer l’autorité de l’État dans cette province longtemps meurtrie par les violences armées.
La reprise des activités minières n’avait été autorisée qu’après concertation entre le gouverneur militaire, le Ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, en visite officielle à Bunia, et les exploitants miniers, sous condition de respect des exigences fiscales et administratives de l’État.
Selon les informations recueillies par Iturionline.net, le dossier est désormais entre les mains de l’Auditorat militaire, qui poursuit les investigations pour établir les responsabilités et identifier d’éventuelles complicités au sein de l’administration minière provinciale.
Cette arrestation marque un tournant dans la gouvernance du secteur minier en Ituri. Elle témoigne de la volonté des autorités militaires de lutter contre l’impunité, la corruption et les exploitations illégales, souvent sources de financement pour les groupes armés. L’opinion publique attend désormais que la justice aille jusqu’au bout du processus, afin de rétablir la crédibilité de l’administration publique et l’autorité de l’État dans ce secteur stratégique.
Rédaction
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